Les infrastructures de transport sont dimensionnées sur la base de paramètres climatiques, pour minimiser leurs impacts. Or ces paramètres évoluent avec le changement climatique : les vulnérabilités des infrastructures à court et moyen terme sont en train d’évoluer : il faut agir !
chaussées fissurées par les cycles de gel/dégel, routes et ouvrages d’art détruits par les crues, réseaux coupés suite à des chutes d’arbres, allongement des temps de trajet en cas de neige ou encore augmentation des risques pour les piétons et cyclistes notamment. Or, si les accès routiers habituels aux entreprises ou aux commerces sont fermés, c’est tout le territoire qui est impacté.
malgré nos efforts pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, même s’il est difficile de prévoir exactement ses évolutions. Néanmoins, sur la base de statistiques et de modélisations, les spécialistes du climat prévoient des températures plus élevées, des canicules et des inondations plus fréquentes, des tempêtes et des épisodes pluvieux plus violents.
l’accélération du vieillissement des infrastructures ou l’augmentation de leur dégradation pourraient nécessiter des travaux d’entretien et des réparations plus fréquents et de plus grande ampleur, entraînant ainsi des coupures de réseaux plus longues pour les usagers.
pour répondre à ces enjeux, sur la base d’une bonne connaissance des vulnérabilités des réseaux. En effet, les décideurs politiques vont être confrontés à des choix : faut-il plutôt renforcer et protéger un axe vulnérable à des événements extrêmes qui pourraient devenir plus fréquents, ou prévenir les usagers et prévoir des itinéraires de contournement ?
Est-il préférable de renforcer une infrastructure qui pourrait à l’avenir être impactée par des aléas plus graves que par le passé, ou doit- on suivre l’évolution de ses dégradations et la renforcer dans quelques années seulement ? Ces choix jouent sur les durées de fermeture du réseau et de détours pour les usagers et donc, sur leur mécontentement potentiel. Ils impactent aussi les budgets d’entretien et d’investissement des réseaux, la sécurité des usagers, etc.
L’aggravation potentielle des impacts climatiques sur les infrastructures peut perturber plus fréquemment ou plus longtemps les déplacements : les territoires devront faire face à des coûts d’entretien des infrastructures plus élevés et à des impacts économiques plus importants.
pour les usagers. En améliorant la prévention ou en réalisant des aménagements sur les réseaux, il est possible d’augmenter la sécurité des déplacements lors d’événements de pluies intenses ou encore de prévenir les risques de chutes de blocs et d’éviter ainsi les accidents qui pourraient être liés. Plus généralement, adapter les réseaux aux risques naturels dès aujourd’hui, c’est anticiper les crises et permettre aux usagers de pouvoir se déplacer dans de bonnes conditions le plus rapidement possible après la catastrophe.
en tenant compte des évolutions climatiques dans l’adaptation. Vieillissement prématuré, dégradations ou même destructions plus fréquentes, entretien à renforcer donc plus coûteux : ces impacts liés au climat peuvent être évités ou réduits en renforçant si besoin les infrastructures ou en adaptant leur suivi.
Limiter les impacts du climat sur les déplacements, c’est aussi limiter les coûts pour les usagers et leur temps passé dans les transports, et leur garantir ainsi un certain niveau de confort. Il est indispensable d’adapter les réseaux aujourd’hui pour pouvoir maintenir sur le long terme un niveau de service choisi.
Découvrir la méthode d’analyse des vulnérabilités par le ceremaSi les accès aux lieux importants pour l’économie des territoires comme les sites industriels et agricoles ou les bassins d’emplois sont coupés plus fréquemment ou plus longtemps, c’est toute l’économie du territoire qui peut être impactée.
Garantir un bon fonctionnement des réseaux, c’est aussi garantir aux habitants l’accès aux services essentiels du quotidien : centres de santé, écoles. Il s’agit également d’assurer des liaisons entre territoires, pour répondre ainsi à des enjeux de désenclavement ou encore touristiques, et donc, d’attractivité des territoires.
Avec le changement climatique, les impacts sur les infrastructures de transport et leurs fonctionnalités, notamment les déplacements, sont susceptibles de s’aggraver. Ainsi, l’entretien des réseaux pourra être plus fréquent, et les réparations des infrastructures plus importantes, avec des conséquences économiques pour les collectivités… qui devront peut-être envisager une gestion des usagers différente, en lien avec l’augmentation potentielle des coupures de réseaux dues à des événements climatiques extrêmes. L’adaptation est donc nécessaire !
Pour cela, la collectivité doit suivre les étapes suivantes :
/L’évaluation des vulnérabilités des réseaux permet d’identifier les infrastructures et leurs fonctionnalités les plus à risque aujourd’hui face à différents paramètres climatiques, ainsi que l’évolution de ces vulnérabilités à moyen terme notamment, dans un contexte de changement climatique.
Réaliser cette évaluation demande à collecter et croiser des données relatives au climat d’aujourd’hui et des données de projections climatiques avec des données relatives aux infrastructures (état, matériaux de construction, etc.) et à leurs fonctionnalités (localisation des axes ou fonctionnalités stratégiques, niveau de trafic, etc.), pour obtenir des niveaux de risque.
Découvrir la méthode d’analyse des vulnérabilités par le cerema/La collectivité doit ensuite identifier des solutions d’adaptation. Il peut s’agir de solutions d’adaptation ou de renforcement d’infrastructures : réparations d’infrastructures endommagées, agrandissement des buses de drainage, etc. ; de mesures de gestion de trafic et de gestion de crise : adaptation des plans de gestion de trafic en cas de crise, systèmes d’alerte, etc. ; de solutions d’adaptation de l’entretien : adaptation du niveau d’entretien, suivi de l’état des infrastructures plus fréquent avec utilisation de nouvelles technologies facilitant l’acquisition automatique de données, etc. ; ou encore, de mesures en lien avec la planification du territoire : planifier la reconstruction post-catastrophe d’infrastructures plus résilientes, prévoir la mise en place des solutions d’adaptation des réseaux dans les documents de planification, etc.
/A moyens budgétaires limités, la collectivité devra prioriser les solutions d’adaptation à mettre en place. C’est pourquoi il est important de définir des critères de priorisation. Un critère important est, bien sûr, le coût des solutions d’adaptation en comparaison aux bénéfices apportés. La collectivité doit donc pouvoir d’une part, chiffrer le coût financier des impacts climatiques sur les infrastructures, ainsi que les coûts indirects liés par exemple aux pertes économiques dues aux fermetures de réseaux ; d’autre part, chiffrer le coût des solutions d’adaptation. Elle pourra ainsi prioriser les actions à mener en s’appuyant sur des analyses économiques de type coût-bénéfice. D’autres critères peuvent intervenir, comme le niveau d’incertitude du risque ou les impacts sur l’attractivité du territoire concerné.
/Une fois les solutions d’adaptation identifiées et priorisées, la collectivité devra planifier dans le temps la mise en œuvre des actions d’adaptation, éventuellement mobiliser des financements extérieurs et finalement, suivre la réalisation de la stratégie. Pour réussir la mise en œuvre
de la stratégie d’adaptation, communiquer aux usagers et citoyens sur les actions d’adaptation choisies et les raisons de ces choix est indispensable. Enfin, pour évaluer les bénéfices de l’adaptation, la collectivité devra réaliser une nouvelle évaluation des vulnérabilités.
Fort de son expérience dans le domaine de la gestion des risques et de la résilience des infrastructures au niveau français, européen et international, le Cerema peut vous accompagner ou vous conseiller pour mener une analyse de vulnérabilité ou vous aider à développer des analyses ou des solutions adaptées à vos territoires.
Le Cerema est un centre public de ressources et d’expertises scientifiques et techniques interdisciplinaire. Exerçant son activité au plan national et territorial, il accompagne les collectivités dans la réalisation de leur projets, notamment sur les champs de l’aménagement, l'urbanisme, la mobilité, les transports, l'énergie, le climat, l’environnement et la prévention des risques.
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