La ville intelligente vise un développement durable et collaboratif des villes et des territoires, en intégrant la production de nouvelles connaissances grâce aux évolutions apportées par le numérique. L’approche de départ était centrée sur l’expérimentation des nouvelles technologies appliquées à la ville. Gagnant en maturité, les collectivités cherchent aujourd’hui avant tout à répondre aux attentes des habitants en adoptant une organisation plus ouverte, collaborative et transversale. Objectif : continuer à développer des services d’intérêt général dans un monde où se combinent transitions numérique et écologique.
les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et des startup proposent des services aux habitants, souvent sans lien contractuel avec la collectivité. Les données captées sont un levier économique majeur pour ces entreprises.
qui constituent un gisement de valeur pour les acteurs du territoire. Depuis la loi Lemaire promulguée le 7 octobre 2016, l’open data est une obligation pour les communes de plus de 3 500 habitants et les collectivités de plus de 50 agents. Ces données sont un vivier d’innovation pour tous ceux qui s’en saisissent librement.
entré en vigueur en 2018, renforce les droits des citoyens pour mieux contrôler leurs données personnelles.
du 6 juillet 2017 du ministère de la Transition écologique et solidaire fixe un cap de neutralité carbone en 2050 et positionne la ville intelligente comme outil de transition énergétique. La loi du 15 novembre 2021 visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France, dite loi REEN, interroge les communes de plus de 50 000 habitants sur leur stratégie numérique responsable.
Ainsi, la maîtrise des données est devenue stratégique pour les collectivités de toute taille, à la fois pour la souveraineté des données et pour l’atteinte des objectifs de neutralité carbone des territoires.
Les réseaux d’énergie, d’eau, de transport ou encore de déchets deviennent communicants grâce au numérique, ce qui permet d’optimiser leur gestion, de mieux connaître l’état de l’environnement (bruit, pollution) et de réagir et communiquer en conséquence (alerte de pic de pollution…). En parallèle, de nouveaux services numériques apparaissent : services publics en ligne, notifications sur téléphone mobile....
Les attentes des habitants évoluent de manière différenciée : des fractures se créent entre les personnes disposant d’une bonne connexion, des bonnes compétences et des équipements nécessaires et celles qui en sont dépourvues. La puissance publique est mobilisée pour répondre aux besoins de l’ensemble de la population.
Ils sont souvent régis par des algorithmes opaques. Il apparaît donc fondamental de protéger les libertés individuelles des habitants.
ou des atteintes aux infrastructures peuvent aussi menacer l’intégrité et la confidentialité des services et des données.
il consomme de l’énergie, ainsi que des matières premières pour la fabrication des appareils, ce qui implique de les recycler ou les reconditionner.
La gouvernance de ces services peut, dans certains cas, échapper totalement à la collectivité, pourtant garante de l’inté- L rêt général. Par exemple, des calculateurs d’itinéraires peuvent faire des recommandations à contre-courant des plans locaux de circulation. Se pose alors la question des partenariats stratégiques à nouer et des compétences à développer en interne à la collectivité, afin de garantir le meilleur service au moindre coût pour les usagers et la collectivité sur le long terme.
/Apporte de la valeur ajoutée au territoire et renforce l’attractivité territoriale
/Favorise une économie locale dynamique et diversifiée
/Suit l’évolution des attentes des habitants
/Augmente la proximité entre élus et population
/Permet une gestion plus efficace du territoire
/Un investissement de départ dans des nouveaux services à la population
/L’acquisition de nouvelles compétences (administrateur de données…)
/De nouvelles manières de travailler entre les services de la collectivité
/Travailler en partenariat avec des acteurs socio-économiques
/Un temps parfois long pour obtenir des résultats opérationnels
/Associer les habitants aux décisions qui les concernent consiste à leur reconnaître une expertise d’usage dès la phase d’élaboration d’un projet de territoire et d’établir une relation de confiance dans la durée, en étant transparent sur les finalités et les suites données à chaque sollicitation. Il est aussi important d’associer les habitants à la conception et au test des services développés pour eux. Attention à la représentativité des publics sollicités.
/Les services publics numériques simplifient la vie des habitants : démarches administratives en ligne accessibles 24h/24, information en temps réel (piscine, bibliothèque, transports, etc.), cartes multiservices, remontée de signalements, etc. Leur pilotage implique une réorganisation des services et des procédures internes pour gérer efficacement les flux d’informations. Ce type d’investissements apporte surtout une image positive liée à la qualité de service. Le gain socio-économique dépend du nombre d’utilisateurs effectifs des services.
La
communauté de communes Massifs du
Vercors expérimente une ligne de covoiturage,
qui a été coconstruite avec ses habitants, entre
Lans-en-Vercors et Seyssins dans le cadre du
programme AcoTE. Cette solution est ouverte
tous les jours de la semaine en heures
de pointe.
Source :
acote-covoiturage.fr/de-nouvelleslignes-
de-covoiturage-en-experimentation
/Des données en temps réel peuvent être collectées sur les réseaux d’eau, d’électricité, d’éclairage ou encore de transport via la pose de capteurs (Internet des objets). Ces données permettent ensuite d’optimiser la gestion énergétique des bâtiments et de l’éclairage publics, de repérer les fuites d’eau, etc. Les premières expériences montrent des temps de retour sur investissement de quelques années seulement. Ces chiffres dépendent fortement des performances initiales des réseaux et des investissements réalisés.
/Pour aller plus loin, des partenariats peuvent être noués pour accéder à des jeux de données détenus par des entreprises. Attention toutefois à la dépendance de politiques publiques basées sur des données d’origine privée, dont la fiabilité et la disponibilité sur le long terme ne sont pas maîtrisées.
/L’ouverture des données publiques (qualité de l’air, menu des cantines, etc.), mais également l’accès aux données détenues par les entreprises (déplacements, consommations d’énergie, etc.) ou remontées par les habitants (signalements, etc.), constituent une richesse pour un territoire. Toutes ces données contribuent en effet à son développement : aide à la décision, efficacité, meilleure information des habitants, création de valeur grâce aux croisements et à l’intelligence artificielle, etc. Cela implique cependant une évolution des systèmes d’information de la collectivité et le développement de nouvelles compétences pour gouverner ces données et leur partage avec des externes.
/L’open data répond aussi à une exigence de transparence de la vie publique. Ainsi, les comptes rendus des délibérations, la répartition des subventions ou encore les dépenses des élus peuvent être ouverts.
Les
communes de la CARENE publient
leurs données sur une même plateforme
data.agglo-carene.fr mise à disposition par
Nantes Métropole, le Département de Loire-
Atlantique et la Région des Pays de la Loire.
Source : data.agglo-carene.fr/pages/demarche
Le Cerema et la Banque des territoires ont développé un outil en ligne pour évaluer rapidement la maturité numérique de votre territoire. Après avoir répondu à une vingtaine de questions, abordant six thématiques, vous visualisez vos points forts et les sujets qui sont encore en défrichage. Vous serez alors orienté vers des ressources ciblées qui vous aideront dans votre démarche de territoire intelligent.
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Le Cerema est un centre public de ressources et d’expertises scientifiques et techniques interdisciplinaire. Exerçant son activité au plan national et territorial, il accompagne les collectivités dans la réalisation de leur projets, notamment sur les champs de l’aménagement, l'urbanisme, la mobilité, les transports, l'énergie, le climat, l’environnement et la prévention des risques.