Le vélo est une pratique promue par
le gouvernement au travers du plan « vélo et marche 2023-2027 ». Parmi ses objectifs, il s’agit de faire du vélo une alternative attractive à la voiture individuelle pour les déplacements de proximité mais aussi pour les déplacements de plus longue durée en le combinant aux transports collectifs.
L’usage du vélo progresse rapidement et le potentiel de développement est considérable, notamment avec l’arrivée sur le marché du vélo à assistance électrique.
les infrastructures cyclables se développent et sont appelées à croître encore plus au regard des enjeux climatiques et sociaux. Rendre le vélo accessible à toutes et à tous, dès le plus jeune âge et tout au long de la vie nécessite un réseau cyclable praticable en toute sécurité quelles que soient les conditions climatiques, donc y compris en hiver. On constate en effet que le nombre de cyclistes varie d’une saison à l’autre, mais les fluctuations les plus importantes sont dues aux conditions hivernales : froid, surfaces glissantes, neige, luminosité plus faible. Le manque d’entretien hivernal est un frein à la pratique du vélo et la sécurisation des pistes l’encourage tout au long de l’année1.
la mise en place des zones à faibles émissions mobilité En effet, les aménagements cyclables non délimités par un séparateur physique (bande cyclable notamment) constituent régulièrement des zones de dépôt de neige pour les chaussées. Les cyclistes doivent alors circuler en mixité avec les véhicules motorisés, ou rouler à proximité du bord en évitant les amoncellements de neige, situations inconfortables voire dangereuses.
Or l’entretien hivernal d’une piste cyclable diffère fortement du traitement hivernal d’une voirie routière ou d’une autoroute. Les usagers et les risques auxquels ils sont soumis présentent des spécificités, de même que le réseau cyclable comporte des contraintes spécifiques.
Le service hivernal doit donc prévoir des pratiques spécifiques et des matériels adaptés pour répondre à ces besoins.
La création de réseaux ne va pas sans une politique d’exploitation hivernale adaptée au territoire et aux phénomènes hivernaux auquel il est soumis. Cette politique détermine le niveau de service qui sera offert aux cyclistes.
Promouvoir l’utilisation du vélo en période hivernale répond à des enjeux de mobilité. Sortir de la dépendance à la voiture individuelle, notamment lors de phénomènes hivernaux, nécessite de s’organiser avec les autres modes de transport dans la chaîne modale des déplacements, de développer l’intermodalité transports collectifs / modes actifs et de se coordonner avec le service hivernal du réseau routier.
D’autre part, on constate qu’un service hivernal adapté aux pistes cyclables encourage la pratique du vélo en toutes saisons.
Si pour des raisons économiques, toutes les pistes ne peuvent être traitées, le choix doit se faire en fonction de la circulation cycliste et des itinéraires principaux tout en recherchant le maintien de continuité dans les itinéraires cyclables proposés. Cette priorisation répond à des enjeux d’aménagement du territoire, de décloisonnement des quartiers et de gestion des flux de déplacements.Les déplacements du quotidien ont des variations saisonnières faibles et sont moins soumis à la météorologie. Il s’agit d’un critère supplémentaire à prendre en compte dans la priorisation des itinéraires. L’enjeu est également de ne pas perdre de part modale du fait d’un défaut d’organisation de la viabilité hivernale sur ce type d’itinéraire.
La viabilité hivernale sur itinéraires cyclables doit donc être une activité planifiée et organisée, au même titre que l’entretien du réseau routier, et ce d’autant plus si les territoires sont soumis à une forte rigueur hivernale. Cela présuppose une bonne planification stratégique et une coordination avec les gestionnaires des collectivités voisines.
L’intégration de la problématique de la viabilité hivernale doit être menée dès les phases de conception ou à l’occasion de réalisation ou de rénovation des voiries urbaines. Elle doit intégrer une réflexion sur la typologie du matériel, fortement lié aux contraintes géométriques et dimensionnelles de l’itinéraire et sur les produits de déneigement à utiliser.
Intervenir en service hivernal au milieu d’un flux de circulation n’est pas anodin ni sans danger pour les usagers . Une bonne cohabitation entre les engins de service hivernal, vélos, piétons ou encore les engins de déplacement personnel motorisés (EDPM) est fondamentale pour répondre à ces enjeux.
au sein du territoire entre les différents gestionnaires des itinéraires, mais aussi au sein des services d’une même collectivité (voirie, espaces verts, propreté…) ;
selon les enjeux de déplacement et les enjeux d’aménagement du territoire (relier les banlieues, accès aux services…) ;
en hiérarchisant les itinéraires en fonction des enjeux propres à chacun et en leur affectant des objectifs de qualité (états de surface attendus, durées de retour…) et les moyens nécessaires ;
en hiérarchisant les itinéraires en fonction des
enjeux propres à chacun et en leur affectant des objectifs de qualité (états de
surface attendus, durées de retour…) et les moyens nécessaires ;
Les quatre étapes de la démarche
De multiples acteurs et usagers sont concernés par la viabilité hivernale sur itinéraires cycla-
bles : maîtrise d’ouvrage et élus, maîtrise d’oeuvre, intervenants, usagers (cyclistes, piétons, engins de déplacements personnels motorisés).
Un langage commun et partagé facilite la déclinaison des objectifs en mesures opérationnelles. Il permet également, sur la base de campagnes de communication, de promouvoir le vélo en hiver. Ce langage peut être emprunté à celui du domaine voirie (niveaux de service, conditions de circulation…).
À l’image des plans de viabilité hivernale ou des documents d’organisation de la viabilité hivernale (DOVH) des réseaux routiers, l’entretien du réseau cyclable doit être formalisé dans un document qui précise à la fois les objectifs et les moyens alloués.
Le plan du réseau avec les niveaux de service est l’élément fondamental.
Ce document est à partager avec les gestionnaires voisins en charge de portions d’itinéraires. Il est enrichi de conventions passées avec ces derniers pour clarifier la répartition des compétences.
Définir les circuits selon les flux de déplacements et adapter le matériel à la typologie des itinéraires cyclables. Des opérations supplémentaires, la plupart du temps manuelles, sont généralement requises pour gérer les intersections avec les autres réseaux, arrêts de bus, signalisation ou encore les systèmes de drainage des eaux pluviales.
Pour agir, le sel en grain a besoin d’être brassé par le trafic. Or, la typologie des véhicules empruntant les aménagements cyclables ne permet pas un brassage efficace rendant l’utilisation du sel en grain inadaptée. Dans les zones à hivers cléments à peu rigoureux comme pour la majorité des régions françaises, la technique d’épandage optimale sur aménagement cyclable est l’épandage de saumure (eau salée) à l’aide de buses de pulvérisation qui permettent d’appliquer le produit de manière ciblée (peu de dispersion) avec une quantité optimale en chlorure de sodium (préservation de la végétation environnante).
Le déneigement manuel sur les grandes distances n’étant pas possible, les itinéraires cyclables doivent être entretenus avec du matériel spécial (largeur réduite, restriction de poids). Certains fabricants proposent des matériels dédiés. Il est aussi possiblede doter les matériels existants d’outils de raclage et d’un dispositif de distribution (balayeuse, épandeuse trois points…) sous réserve de respecter les limites de charges des constructeurs.
Le comportement hivernal des aménagements cyclables diffère fortement de celui d’une chaussée routière et les usagers sont soumis à des risques différents. Une surveillance dédiée est nécessaire.
→ Se rapprocher des associations cyclistes locales pour identifier les points clés et garantir une meilleure communication envers les usagers.
→ Favoriser la coordination et la communication entre les services en charge de la voirie et des itinéraires cyclables.
→ Former les intervenants, notamment en cas d’utilisation de matériel nouveau ou de saumure.
Ils seront alors en capacité d’expliquer aux usagers la politique appliquée localement ou de former également les agents en charge de la voirie routière sur la viabilité hivernale sur itinéraires cyclables.
→ Réaliser des retours d’expérience à l’issue de l’hiver permettant d’analyser les éléments négatifs ou pour en tirer des enseignements.
Ceci est particulièrement valable en cas d’adaptation de matériels.
→ Favoriser les échanges entre les différents gestionnaires des itinéraires pour harmoniser les pratiques au sein du territoire et s’enrichir mutuellement.
L’utilisation de balais à neige permet d’obtenir des états de surface avec un minimum de neige résiduelle et réduit d’autant les quantités de sel à épandre. Cette technique est possible du fait de la faible vitesse d’avancement des véhicules d’entretien.
Balai à neige utilisé en AllemagneDe la même manière que pour les voiries routières, il est possible d’intervenir en amont du phénomène (précuratif). Diverses études européennes (Allemagne, Autriche, Suède) ont démontré que cette anticipation évite la formation des verglas de faible épaisseur et le compactage de la neige par les pneumatiques des vélos et/ou des piétons et facilite donc les opérations de raclage.
Épandeur à saumure affecté aux pistes cyclables en Autriche • Pour bénéficier d’une assistance et d’un appui technique dans la mise en place de la réglementation ou pour évaluer et réduire l’impact des activités humaines sur la qualité de l’air extérieur.
• Pour étudier l’opportunité et la faisabilité d’une ZFE-m : de la définition de votre stratégie jusqu’à l’évaluation de l’impact de votre ZFE-m.
Le Cerema est un centre public de ressources et d’expertises scientifiques et techniques interdisciplinaire. Exerçant son activité au plan national et territorial, il accompagne les collectivités dans la réalisation de leur projets, notamment sur les champs de l’aménagement, l'urbanisme, la mobilité, les transports, l'énergie, le climat, l’environnement et la prévention des risques.