et le milieu urbain est de plus en plus minéral : la place offerte à la terre, l’eau et la biodiversité est limitée au profit de l’habitat et des équipements. Les villes s’étalent et se densifient pour accueillir un nombre croissant d’habitants et de logements, d’établissements publics, d’activités économiques et de loisirs. Or cette organisation spatiale modifie les paramètres du climat local en agissant sur l’écoulement des vents, le stockage et la restitution de la chaleur, la réverbération des rayons du soleil, l’ombrage, l’évapotranspiration (évaporation d’eau par les sols, les plantes et les arbres). Les activités anthropiques (moteurs thermiques, climatisation) produisent aussi de la chaleur. Il en résulte une hausse locale des températures, aussi appelée surchauffe urbaine.
notamment la nuit, c’est qu’un îlot de chaleur s’est formé. La chaleur piégée le jour dans le tissu urbain est restituée la nuit et empêche l’air de se rafraîchir autant que dans les milieux moins urbanisés. Au-delà de ce phénomène, analysé à l’échelle de la ville, les effets de la surchauffe urbaine peuvent être observés à des échelles plus fines (quartier, rue, îlot et bâti).
qui dépendent de nombreux facteurs : hauteur et disposition du bâti, largeur des rues, matériaux utilisés (rugosité, couleur, perméabilité), présence ou non de sols vivants, d’eau et de végétation… Le climat local est aussi un déterminant important. Le changement climatique aggrave le risque de la surchauffe urbaine, avec une augmentation de la fréquence et de la durée des vagues de chaleur soumettant la ville et ses habitants à un nombre supérieur de journées et de nuits chaudes.
à condition de bien identifier l’échelle visée, ainsi que les différents effets de surchauffe contre lesquels il s’agit de lutter.
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La surchauffe urbaine est un défi pour le confort thermique des usagers dans les bâtiments et les espaces publics, qui dépend de sollicitations climatiques externes (vent, humidité, température…) et de facteurs propres à l’individu (physiologie et régulation de température corporelle, habillement, activité).
et dégrade la qualité de l’air (ozone). Une vague de chaleur plus longue met à l’épreuve les capacités de récupération des organismes (notamment la nuit). Une partie de la population plus vulnérable, de par son âge, son activité professionnelle et son état physique général, est ainsi menacée par des risques de surmortalité : coups de chaleur, déshydratation, aggravation des maladies cardiovasculaires, psychiatriques ou respiratoires…
et notamment la qualité de leur habitat. La température ressentie diffère d’un logement à un autre, car tous les bâtiments ne sont pas conçus (isolation thermique, ventilation, protection solaire) ni exposés de la même manière. Les habitants de quartiers prioritaires de la politique de la ville ont ainsi plus de difficulté à trouver un endroit pour bénéficier de fraîcheur.
elle ne peut être installée sur tous les bâtiments, et implique un surcoût énergétique et économique. Elle constitue de plus une forte source d’aggravation du problème puisqu’elle rejette la chaleur à l’extérieur du bâtiment.
Elle a des effets néfastes sur la biodiversité et notamment le végétal, qui soumis au stress hydrique, décline et ne peut plus assurer efficacement sa fonction de rafraîchissement urbain. Quant aux infrastructures, elles ne sont pas toutes adaptées aux températures extrêmes. Leur vieillissement s’accélère, non sans répercussions sur l’usage et sur les finances des collectivités. La lutte contre la surchauffe urbaine est donc aujourd’hui incontournable pour une ville durable et vivable.
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/Pour cadrer les actions à engager, il est utile d’identifier les objectifs visés, afin de cibler les diagnostics et les solutions adaptés. Une collectivité peut ainsi vouloir :
/Il est essentiel d’associer les parties prenantes : établissements publics, associations, citoyens, entreprises, aménageurs…
/Un nombre important d’outils et de méthodes est disponible pour mieux comprendre l’exposition d’une commune à la surchauffe. Il s’agit de cibler celui ou ceux qui apporteront les informations utiles, à l’échelle et au niveau de précision adaptés : cartographie des zones à enjeu(x) et des populations vulnérables, mesures de températures et autres données climatiques, étude de désimperméabilisation et de la qualité des sols…
/Les habitants sont les plus pertinents pour témoigner de leurs ressentis et de leurs pratiques. Leur expertise d’usage permet de consolider les diagnostics. Mobiliser la population permet aussi de la sensibiliser à la problématique et aux actions individuelles possibles.
/Les solutions sont variées :
/Le choix d’une combinaison de solutions dépend du contexte, des contraintes et des usages locaux, ainsi que des moyens d’investissement et de maintenance disponibles. Il convient de veiller à leurs possibles interactions, positives comme négatives, et à leur durabilité.
/La surchauffe urbaine n’est pas un problème de plus, mais une opportunité pour apporter des solutions comportant d’autres bénéfices dans la quête d’une ville plus durable : limiter l’artificialisation et protéger les sols vivants qui aident à réguler le climat, sauvegarder la biodiversité, améliorer la qualité de l’air, gérer les eaux pluviales pour une ville plus perméable…
/La définition et le suivi d’indicateurs permettent d’évaluer les effets des actions, de mesurer les résultats et d’ajuster les dispositifs. Des mesures peuvent quantifier le gain de confort thermique dans une rue réaménagée, ou la réduction de l’îlot de chaleur urbain. Les expériences passées ou provenant de territoires aux enjeux similaires permettent d’innover dans la mise en pratique des solutions.
à
Pour réaliser un diagnostic de surchauffe urbaine
(cartographie, mesures, balades climatiques…),
des évaluations et des retours d’expérience
de solutions mises en oeuvre (planification,
aménagement).
Pour vous former et vous assister dans la
définition de votre stratégie d’adaptation
et vos démarches de participation.
Le Cerema est un centre public de ressources et d’expertises scientifiques et techniques interdisciplinaire. Exerçant son activité au plan national et territorial, il accompagne les collectivités dans la réalisation de leur projets, notamment sur les champs de l’aménagement, l'urbanisme, la mobilité, les transports, l'énergie, le climat, l’environnement et la prévention des risques.