Le développement de la nature en ville répond à des impératifs d’adaptation des territoires aux changements climatiques. Il répond aussi à une demande croissante des citoyens, de plus en plus conscients des bienfaits qu’elle leur apporte : embellissement du cadre de vie, agriculture urbaine, espaces récréatifs et propices à la biodiversité... Depuis 2018 la reconquête de la nature en milieu urbain est d’ailleurs inscrite dans le Plan biodiversité. Pour autant, des réticences perdurent (perte de foncier, espèces envahissantes, etc.), de même qu’une certaine méconnaissance de la biodiversité urbaine. Or, la pérennité de ces espaces de nature dépend en grande partie de leur acceptation et de leur appropriation par les citoyens.
et ce à toutes les échelles, du pied d’arbre de quelques mètres carrés au parc de plusieurs hectares. C’est aussi stratégique pour la conception et la gestion de ces espaces.
L’accroissement de leurs connaissances et de leur compréhension de cette nature permet de changer leur regard et de mieux l’accepter (herbes folles, gestion différenciée, faune associée, etc.). La biodiversité est ainsi mieux prise en compte et reconnue pour elle-même et pour les bénéfices qu’elle procure. Les citoyens ne sont plus uniquement bénéficiaires mais se sentent actifs et moteurs de projets au plus proche de leurs attentes et ainsi plus enclins à respecter, protéger et faire vivre cette nature.
faire et décider avec les citoyens est une aventure humaine collective, source de lien social.
comme la gestion de l’espace et par là même de voir limités les coûts d’entretien.
loin d’être une contrainte, apparaît comme un moyen concret et enthousiasmant d’aboutir à des projets de nature en ville communs, pérennes et partagés par le plus grand nombre.
Le maître d’ouvrage doit expliquer aux participants les objectifs et les contraintes (techniques, financières…) pour cadrer le projet et assurer une bonne acceptation. Si les compétences en interne sont insuffisantes, il peut s’entourer de structures spécialisées dans ce type d’animation.
peuvent être le conventionnement et l’appui sur une structure pérenne (association, collectif) notamment lorsqu’il s’agit de gérer des espaces de nature en ville nécessitant un fort engagement. Une concertation efficace requiert également une implication de tous les acteurs L et surtout une bonne circulation de l’information entre eux tout au long du processus. Le maître d’ouvrage doit s’appuyer sur les retours d’expérience et la motivation des forces vives sur le terrain pour calibrer le degré d’engagement. Les citoyens peuvent participer à la définition du degré d’implication qu’ils souhaitent avoir au sein du projet.
des propositions des citoyens (qu’ils soient à l’initiative des projets ou pas) pour limiter les risques de lassitude et de désengagement progressif, en amont mais aussi pendant et après tout projet.
Elle se caractérise par trois niveaux d’intervention :
Tous ces niveaux d’intervention ne sont pas adaptés à l’ensemble des projets de nature en ville ; ils sont indépendants et à associer, au choix, selon les caractéristiques du projet.
/Plus qu’un simple exercice pédagogique, la sensibilisation peut améliorer la compréhension et la motivation des citoyens pour certains projets ou accompagner les changements de représentations et de pratiques dans la sphère privée (gestion écologique). Sensibilisation et implication sont intimement liées : la sensibilisation – pouvant être vue comme un véritable projet à construire avec les citoyens et non comme un simple outil – encourage la participation citoyenne à la vie locale. Réciproquement, l’implication dans un projet fait du participant un vecteur de sensibilisation pour ses proches. Les propositions et initiatives citoyennes doivent être en ce sens repérées, encouragées et accompagnées.
/La sensibilisation peut prendre différentes
formes : panneaux informatifs, posts sur les
réseaux sociaux, balades commentées, conférences
ou ateliers comme la création d’un
hôtel à insectes dans le parc du Champvert
à Lyon, menés si besoin avec des associations
naturalistes ou d’éducation à l’environnement.
Ainsi témoigne une habitante à Champvert :
« Je suis venue à cette
balade naturaliste
pour découvrir la forêt
dans la ville. J’ai appris
plein de choses. J’ai
découvert avant tout
cette nature, si près,
que j’ignorais. »
/Après une communication préalable, il
s’agit pour la collectivité de solliciter les
attentes et les avis des citoyens – le plus en
amont possible – et d’installer un dialogue
dans le temps pour élaborer et faire évoluer
un projet de nature.
En témoigne une riveraine
du parc du Vallon à Lyon :
« Je me suis inscrite
dès le premier atelier
pour faire entendre
ma voix. C’est notre
environnement pour
demain qui se décide
dans la concertation,
alors c’est important
de participer. »
/Que le projet soit à l’initiative des citoyens ou de la collectivité, sa co-construction permet une meilleure compréhension et une appropriation finale de l’espace. Elle permet également la sensibilisation des citoyens à la biodiversité tout en conciliant les enjeux de celle-ci avec ceux des futurs usages.
/Tous les outils de la concertation s’appliquent aux projets de nature en ville : conférences publiques, enquêtes, diagnostics en marchant, ateliers, forums internet et registres…
/Offrir aux citoyens un chantier participatif
– ponctuel voire unique – ou une gestion
collaborative d’un espace de nature est une
occasion nouvelle et concrète d’expliquer
les enjeux de biodiversité et d’enseigner
les pratiques d’entretien écologique. C’est
aussi permettre un attachement collectif à
l’espace en créant du lien social, comme le
rapporte l’APIEU (Atelier permanent d’initiative
pour l’environnement) pour le jardin
Demain à Montpellier :
« On vient avec
les enfants, les familles,
on a l’impression d’être
à la campagne. […]
On est sûr de produire
mais pas de récolter.
Par contre, on est sûr
de récolter l’amitié. »
/La collectivité doit s’assurer que la surface
confiée à la gestion des citoyens est à la
mesure de leurs possibilités et doit clarifier
les engagements de chacun, collectivité et
collectif.
Il est d’ailleurs préférable, pour les deux
parties, qu’elles soient organisées en association
(force du collectif, pérennité et interlocuteur
bien identifié) et que l’engagement
soit signé par une convention.
Cerema a développé un outil sous forme d’application web qui a pour objectif de guider dans la construction d’une démarche participative. Cette boussole donne des repères à partager, voire à co-construire avec l’ensemble des participants. Elle permet également de rendre compte du travail accompli et d’en dresser un bilan.
Découvrir la Boussole de la participationLe Cerema possède une expertise reconnue sur la gestion de patrimoine d’infrastructures construite principalement autour des chaussées et des ouvrages d’art. Cette expertise s’enrichit des savoir-faire dans le domaine de l’environnement, des risques et de la mobilité et sur la résilience des infrastructures. Il est donc en mesure de vous accompagner dans la mise en oeuvre de la démarche globale ou sur des problématiques spécifiques de votre réseau.
Le Cerema est un centre public de ressources et d’expertises scientifiques et techniques interdisciplinaire. Exerçant son activité au plan national et territorial, il accompagne les collectivités dans la réalisation de leur projets, notamment sur les champs de l’aménagement, l'urbanisme, la mobilité, les transports, l'énergie, le climat, l’environnement et la prévention des risques.