Des déplacements quotidiens se font en voiture. Source : enquêtes ménages déplacements, Cerema.
Il n’existe pas de définition unique des territoires peu denses.
En pratique,
il s’agit des espaces ruraux, mais aussi des espaces péri-urbains des agglomérations, des banlieues, des petites
et moyennes villes, etc. Malgré leur diversité, ils sont tous caractérisés par des réseaux de transports en commun peu développés
et parfois peu performants, du fait notamment d’une faible densité et d’une dispersion du tissu socio-économique.
Globalement, la circulation en voiture individuelle ne diminue pas, et les distances de déplacements sont importantes pour rejoindre les pôles d’emploi et de services.
ou en grande difficulté pour accéder à l’emploi et aux services essentiels.
Toutes les personnes qui ne peuvent pas conduire ou disposer d’un véhicule (personnes âgées, précaires ou à mobilité réduite) renoncent souvent à se déplacer faute de solution.
Les collectivités n’ont pas autant de moyens humains et financiers que les plus grandes agglomérations, pour traiter les questions de mobilité.
de nouveaux résidents (qualité de vie, accès à la nature). La question de la mobilité doit être réfléchie à une échelle plus large, au sein d’un projet d’aménagement et de développement territorial cohérent.
Elles relèvent souvent d’initiatives collectives et coopératives et les acteurs publics ont un rôle majeur à jouer pour mettre en place des alternatives à la voiture individuelle. Ils peuvent faciliter le recours aux modes partagés (covoiturage, autopartage), aux modes actifs (vélos, marche), et aux modes solidaires (transport à la demande2, auto-stop organisé, etc.). Le développement de l’intermodalité, la création de tiers lieux, ou encore la mise en place de services ou commerces itinérants, sont autant d’exemples d’actions efficaces.
Les politiques de mobilité présentent de nombreux enjeux.
Garantir une mobilité pour tous et lutter contre les inégalités y compris pour ceux qui ne peuvent pas conduire leur voiture pour des raisons physiques ou matérielles. Le taux d’immobilité en zones peu denses peut atteindre 30 % des personnes seniors sur une journée, bien au-delà de ce qui est observé en zone plus dense. Il s’agit en partie d’une immobilité non choisie, révélant les difficultés de déplacements, d’accès aux services primaires
et à l’emploi.
Développer l’accès aux services et aux emplois et construire des liens sociaux. Même si les progrès du numérique peuvent parfois compenser l’isolement, les services et emplois dématérialisés ne pourront pas répondre aux besoins de tous.
Préserver l’environnement et lutter contre le changement climatique.
Le secteur des transports représente 31 % des émissions de gaz à effet de serre de la France en 2019. Ces émissions sont essentiellement dues aux déplacements des personnes en voiture particulière. Elles sont à l’origine de plus de 51 % des émissions du secteur des transports.
Il s’agit du seul secteur dont les émissions ont cru depuis 1990.
Dynamiser les petites centralités, favoriser l’accès aux commerces, faciliter les déplacements vers les centres culturels, c’est redonner vie à l’activité économique et recréer des liens sociaux.
Rendre cohérentes les différentes politiques publiques, notamment l’aménagement du territoire et la répartition des activités, pour maîtriser les besoins de mobilité, les coûts de réalisation et de gestion des infrastructures. Les actions sur la mobilité doivent faire partie d’une stratégie territoriale complète, intégrant des mesures sur l’urbanisme, l’habitat, l’environnement, l’activité économique, l’emploi, etc., pour être pleinement efficaces et pérennes.
Distance moyenne de déplacements sur une journée en territoires peu denses, pour un temps moyen de 45 minutes. Source : enquêtes ménages déplacements, Cerema
Une enquête adaptée aux territoires peu denses : l’enquête déplacements Haute Vallée du Thoré, Tarn et Dadou (2017)
Connaître les comportements actuels et futurs
De mobilité des habitants, des touristes ou des entreprises permet d’estimer les besoins de mobilité des populations induits par l’organisation du territoire.
Connaître les offres existantes et futures
Pour évaluer le niveau d’accessibilité aux différentes aménités (services, emplois, etc.) et les moyens de transports existants. Pour ce faire, on étudie l’ensemble des modes de déplacements (marche, vélo, transport en commun, véhicules motorisés) et leurs capacités à répondre aux demandes de déplacements identifiés.
Associer les institutionnels,
Mais aussi les citoyens, les acteurs économiques, associatifs, etc. constitue l’une des clés de réussite du projet.
Les fédérer
autour d’un projet de territoire intégré et transversal en actionnant les principaux leviers de réussite : un fort portage politique, une méthode organisée, une communication efficace, un état d’esprit co-constructif.
Définir les priorités,
hiérarchiser les actions dans le temps est possible grâce au diagnostic initial, partagé, qui permet d’identifier les objectifs à atteindre et d’effectuer les arbitrages entre tous les partenaires.
Mettre en place des outils simples
tels que des plans de mobilité simplifiés permet de communiquer sur les politiques publiques menées, d’échanger autour du projet et d’assurer une approche globale de la question de la mobilité.
Développer l’usage
des modes actifs, le vélo et la marche, en aménageant la voirie afin d’effacer les discontinuités est un moyen simple et peu coûteux au regard d’autres investissements.
S’appuyer sur des offres de covoiturage et d’autopartage
formelles et informelles, sur le transport à la demande, etc. permet de compléter l’offre de transport régulier par des offres souples, s’adaptant au plus près aux besoins individuels.
Mettre en place un suivi simple
des actions permet d’identifier leurs effets et l’atteinte des objectifs, grâce à des indicateurs définis a priori, reconnus, facilement interprétables et en nombre réduit.
Expérimenter
en se donnant la possibilité de redéfinir le projet est un moyen dynamique de rentrer dans un processus continu d’amélioration de l’offre.
Communiquer
avant, pendant et après la mise en oeuvre des actions est primordial car souvent, un échec de fréquentation trahit un manque de connaissance de la part des usagers des offres proposées. Les moyens sont variés : commerces, employeurs, points de renseignements, articles, évènements, des offres temporaires, etc.
Convaincre
pour faire changer les comportements participe à la démarche globale de mise en oeuvre de la politique de mobilité. Faire essayer par des actions incitatives les nouveaux modes de déplacements, auprès de publics cibles comme les enfants, les personnes âgées, etc. permet par exemple de mettre en lumière les mesures mises en oeuvre.
France Mobilités est une démarche partenariale et collective ouverte à tous les acteurs publics et privés. Elle est conçue pour soutenir l’expérimentation et le déploiement de projets innovants de mobilité durable, tel que le covoiturage, et plus largement la « mobilité partagée ». Des cellules régionales d’appui, conseil et expertise favorisent l’émergence des projets au sein des territoires peu denses.
Découvrir les solutions de mobilité partagé Par une expertise pluridisciplinaire dans, notamment :
• les diagnostics de territoire ;
• l’animation des démarches locales et l’association des différents acteurs, notamment les citoyens ;
• l’élaboration des documents de planification ou de stratégie ;
• La mise en place et l’évaluation des solutions de mobilité ;
Le Cerema est un centre public de ressources et d’expertises scientifiques et techniques interdisciplinaire. Exerçant son activité au plan national et territorial, il accompagne les collectivités dans la réalisation de leur projets, notamment sur les champs de l’aménagement, l'urbanisme, la mobilité, les transports, l'énergie, le climat, l’environnement et la prévention des risques.